logo SBA

ETD

Archivio digitale delle tesi discusse presso l’Università di Pisa

Tesi etd-09272022-104603


Tipo di tesi
Tesi di laurea magistrale
Autore
DI SILVESTRO, DEBORA
URN
etd-09272022-104603
Titolo
« Croyez-vous qu’on puisse tout dire, tout peindre, tout mettre à nu ? » : 20 août 1857, "Les Fleurs du mal" sur le banc des accusés. Pour une traduction italienne du dossier du procès
Dipartimento
FILOLOGIA, LETTERATURA E LINGUISTICA
Corso di studi
LINGUISTICA E TRADUZIONE
Relatori
relatore Prof.ssa Manzari, Francesca
relatore Prof.ssa Sanna, Antonietta
Parole chiave
  • Fleurs du mal
  • procès
  • traduction
  • juges
  • rhétorique
  • Second Empire
  • Baudelaire
Data inizio appello
14/11/2022
Consultabilità
Tesi non consultabile
Riassunto
Cet ouvrage vise à la reconstruction du procès des Fleurs du mal de Charles Baudelaire en examinant le scandale créé dans la presse de l’époque à l’issu de la première apparition des pièces du recueil qui ne connaîtra une première édition complète que le 21 juin 1857. Les Fleurs du mal ont été largement commentées et singulièrement critiquées par le Figaro. Les attaques violentes des journalistes attirent l’attention de la justice sur certains poèmes considérés comme un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale. Aux arguments de ceux qui jugent ces poèmes choquants, Baudelaire oppose le sens global de son travail. Les tentatives des défenseurs du poète sont vaines : les exemplaires circulants des Fleurs du mal sont confisqués et le procès fixé au 20 août 1857.
La première partie de cette étude présente le cadre historique dans lequel l’affaire Baudelaire s’est développée, la France du Second Empire (1852-1870), une période où la justice intente régulièrement des poursuites contre les écrivains accusés d’écrire des œuvres immorales. En essayant de reconstruire le climat de tension provoqué par la succession des régimes et par les lois de censure caractérisant ces années, une attention particulière sera accordée à la reconstruction du cadre de lois réglant l’offense à la morale publique et aux bonnes mœurs; à l’analyse de la réception de l’œuvre et à son impact dans la presse de l’époque par l’analyse d’une sélection d’articles ; au dossier du procès, contenant le réquisitoire d’Ernest Pinard, la défense de l’avocat Gustave Chaix d’Est-Ange, le jugement définitif du Tribunal de Paris et, enfin, l’Arrêt de la Cour de Cassation du 31 mai 1949 qui révise la sentence prononcée le 20 août 1857 et réhabilite Les Fleurs du mal.
Le deuxième et le troisième chapitre visent à montrer le processus de traduction impliqué dans la traduction italienne. Après avoir défini la période de pudeur judiciaire et indiqué les textes du dossier du procès, il conviendra d’en expliquer le projet de traduction. Premièrement, il sera nécessaire d’utiliser une approche transversale et multidisciplinaire pour comprendre la dialectique entre ces deux disciplines des sciences humaines, à savoir le Droit et la Littérature. La traduction juridique n’appartient pas à la tradition de la traduction littéraire, c’est pourquoi il convient de parler ici de la traduction des discours juridiques. Le droit, en tant que science normative, peut réguler toute activité humaine et intellectuelle, ce qui implique des liens entre différents types de traduction. Ainsi, un texte juridique peut couvrir d’autres domaines relevant de la totalité des activités d’une société, en particulier la littérature, comme c’est le cas pour les textes qu’on va bientôt prendre en considération. On mesurera la portée du dialogue entre le droit et la littérature dans une perspective où le langage du droit mis à l’épreuve de la littérature repose sur une écriture strictement littéraire, la littérature étant essentiellement son contenu.

This work aims at retracing the trial of Les Fleurs du mal by Charles Baudelaire by examining the type of scandal created in the press at that time regarding the first appearance of the individual compositions that only on 21 June 1857 were to be assembled in a first full edition. Baudelaire’s collection of poems was widely commented on and individually criticized by the Figaro. The violent attacks of the journalists drew the attention of the justice to some of the poems which were considered a challenge to the laws protecting religion and morality in that period. Regarding the arguments of those who judged those poems choquants, Baudelaire opposes the overall sense of his work. The attempts of the poet’s supporters to defend him were in vain: the circulating specimens of Les Fleurs du mal were therefore confiscated and the trial set for 20 August 1857.
The first chapter of this dissertation presents the historical framework in which the case developed, France in the Second Empire (1852-1870), a period in which justice regularly took legal action against writers accused of writing immoral works. Trying to reconstruct the climate of tension, given by the succession of regimes and the censory laws characterizing those years, particular attention will be given to the reconstruction of the censorship regarding the offense à la morale publique et aux bonnes mœurs; to the reception of the work and the impact that its judicial affair had on the press of that time through the analysis of a selection of articles; to the dossier of the trial, containing the indictment of Ernest Pinard, the defense of the lawyer Gustave Chaix d’Est-Ange, the final judgment of the Tribunal de Paris and, finally, the Arrêt de la Cour de Cassation du 31 mai 1949, which revises the sentence issued on 20 August 1857 and rehabilitates Les Fleurs du mal.
The second and the third chapter aim at showing the translational process involved in the Italian translation. After framing the period of judicial discretion and indicating the texts of the trial, it will be necessary to explain the project of translation. First, it will be necessary to use a transversal and multidisciplinary approach to understand the dialectic between these two disciplines of the human sciences, namely Law and Literature. Legal translation does not belong to the tradition of literary translation, which is why it is appropriate to speak here of translation of legal discourses. Law, as a normative science, can regulate all human and intellectual activity, which implies links between different kinds of translation. Thus, a legal text can cover other areas falling within the totality of the activities of a society, especially literature, as is the case for the texts that we will soon take into consideration. We will measure the scope of the dialogue between Law and Literature in a perspective where the language of law put to the test of literature is based on a strictly literary writing, literature being essentially its content.
File